top of page
Capture d’écran 2023-01-31 à 17.26.35.png

Brasser carré

Septembre 2021

Texte de présentation de l'exposition personnelle de Jennifer Douzenel et Marine Wallon

à la galerie Catherine Issert (Saint-Paul-de-Vence)
"Brasser carré" du 4/09/2021 au 15/10/2021

« Brasser carré » c’est avoir de la chance. Le vent arrière qui souffle sur les vergues du bâteau en position perpendiculaire souffle de même, bienveillant et inspirant, sur le pinceau de Marine Wallon et devant la caméra de Jennifer Douzenel. L’expression, empruntée au vocabulaire maritime, est synonyme d’un voyage agréable, sans effort trop pénible pour l’équipage, qui n’a qu’à se laisser porter par le vent et profiter du paysage. C’est ce même vent, heureux adjuvant, qui pousse et qui relie les œuvres de Jennifer Douzenel et de Marine Wallon.

Un motif rouge sur le ciel bleu - drapeau ou coquelicot -, une onde d’eau qui remonte à contre-courant d’un fleuve tranquille, une attention au monde et aux “ruptures” qui le composent - pour ne pas dire “erreur”, ce serait trop négatif -, voilà ce qui guide la vidéaste quand elle attrape l’instant au vol et la peintre lorsqu’elle le reproduit sur la toile. Chacune, à sa manière, espère atteindre l’interstice qui délimite l’harmonie du chaos, le fond de la forme, et dans lequel tout se fond en même temps. La toile et l’écran de projection de concours parviennent à dessiner cet espace intermédiaire, seuil entre les mondes visible et invisible dans lequel les deux artistes invitent à entrer : le pont du navire en brasse-carré, depuis lequel entrevoir l’horizon qui s’esquisse, et comment s’y amarrer.

L’admiration et l’amitié qu’ont réciproquement l’une pour l’autre vient peut-être de ce qu’elles partagent et transmettent en commun, chacune avec ses moyens. Une oscillation constante, l’impossible captation complète de ce qui a déclenché l’acte créateur, cette part d’imprévu et de hasard qu’elles cherchent à retranscrire au moyen de médiums que l’histoire de l’art n’avait pas prédit si complémentaires. Pénétrer leur dialogue, c’est naviguer à vue, frôler les miracles imperceptibles de ce qui nous entoure pour arriver à bon port, grâce au vent qu’elles ont soufflé dans notre dos.

bottom of page